je me réconforte avec des images non réconfortantes
la marée de Dante qui menace de chavirer le bateau, avez-vous déjà vu ce film, Au-delà de nos rêves, il a été beaucoup critiqué mais il reste visuellement un objet incroyable,
et cette marée humaine du tableau de Delacroix qui soudain est la mer infernale et est là devant nous, les inferi du lac de Mme Rowling ne sont rien d'autre,
et les xylographies du londonien Tsugumi Ota pour la Divine Comédie sont de noir et de blanc et pourtant les courbes sont des corps et des douleurs encore, c'est la violence des derniers sursauts pour s'agripper, quand on écarte les doigts d'un cadavre, les craquements du froid et de la contraction, et le rejet à l'eau, d'un revers de la main
et la lampe des damnés créée par Luc Merx est cette vision soudain lumière sous la chair qui flotterait au-dessus de soi, étrange et fascinant, les corps enchevêtrés qui nous dominent de blancheur mais prennent des tons dorés quand la flamme électrique éclaire les profondeurs de cet algorithmique luminaire
ma fascination pour ce thème hante mes nuits sans rêves, ça doit être bien de rêver, de blâmer sur le sommeil les images mentales qui assaillent