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elsia
6 avril 2007

20/01/07 - Aimer les grains de sable dans ses semelles

Si un jour, vous vous étiez demandé -je ne sais pas pourquoi mais ça peux toujours arriver, dans un moment de désoeuvrement intense...^-^- quels sont mes icônes en matière d'écriture poétique, c'est assez simple, il y en a 3. Attention, je ne parle pas des gens dont j'aime la poésie, là y'en a beaucoup plus, non je parle de ces mots qui s'agencent comme vous tâtonnez les vôtres, très peu de gens m'ont lue ainsi et c'est pas vraiment demain la veille que je m'exprimerai publiquement sur cette voix, mais... ça n'empêche pas de dire ceux qui m'éclairent pleinement quand je les lis.

Ils sont donc trois, des hommes, ben oui, c'est comme ça, j'ai pas vraiment choisi : R.Char, O.V. de Milosz et S.Dagtekin ; par extension, je rajouterais peut-être un 4ème depuis l'an dernier avec T. Tranströmer. Mais aujourd'hui je ne pense qu'à Dagtekin, je ne sais pas pourquoi, il m'est revenu comme un éclair, une "foudre au visage d'écolier" aurait dit René...

Seyhmus Dagtekin n'est pas très connu encore, il est kurde mais écrit directement en français depuis ses 22ans, il est venu à la Fnac de Strasbourg quand j'étais en prépa, j'ai eu un coup de foudre pour ce poème retranscrit dans le programme de la Fnac, depuis pour tant d'autres. J'avais démarré une de mes dissertation sur le rire avec le dernier vers, mon professeur a cru que j'avais suivi les préceptes du Cercle et que j'avais inventé un auteur, j'aurais aimé m'attribuer tant de talent mais non, Seyhmus Dagtekin existe bel et bien et toute cette limpidité fulgurante n'est que la sienne.

"MAIS LE RIRE VIENDRA 


J'aurais voulu habiter la statue de la liberté, la jungle qui est dans sa tête
Les tortues, les léopards, les éléphants qui sont sur l'herbe au-dessus de sa tête
En vrai, la statue de la liberté est un dragon
Un dragon caméléon qui pousse sur toutes les balles perdues
Moi, je suis une balle perdue qui n'arrive pas à se retrouver parmi les autres
Une balle perdue qui se couvre de ton ombre
Moi, je suis une balle perdue qui frappe la joue diablement belle de la dragonne
Une balle de rumeur dans un bol de riz que je tiens sous ton nez
Une balle perdue qui me prend pour ton oeil, me presse contre ton cou
comme un dé à rejouer entre chacun de tes seins
Une balle dans les prés, dans les jungles de ta statue de ta dragonne
/
Casser la gueule, t'as vu ça, au serpent qui creva
Tunique hachée, bouche aimée, des vauriens dans tout ça
T'as pas le monopole du monde, ni celui des mouches, ni celui du sable gobé,
ni celui des lèvres écarlates
Ça bombe le cul, ça tombe le coeur, fait beau
Ça se chauffe aux bisons, aux tisons, ça bombe le torse, fait pas beau
Taisons tes fronts, tes tendons
Moi, une balle perdue
/
Ah ! ce sein doux que je mélange à ton pain


Le rire viendra comme une décharge de sable dans tes semelles"

Seyhmus DAGTEKIN

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Cette image est un snapshot d'un des bonus caché de la merveilleuse réédition collector de Born to Boogie, le film qu'avait réalisé Ringo Starr sur T-Rex et Marc Bolan à la grande époque, chef d'oeuvre de délire musical joyeux et l'un de mes biens les plus précieux à ce jour.

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