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elsia
6 avril 2007

11/01/07 - Jolie table de mixage, it was.

tape J'avais écrit cela il y a plusieurs mois maintenant, c'est toujours vrai, pour toute la partie d'humain à humain (et de fan), sauf que le blog en question n'existe plus... Mais tant pis, je le mets quand même, que vous alliez écouter Tom, que vous découvriez l'homme qui a écrit la plus belle chanson d'amour urbaine à mes yeux avec Streetlight, même s'il ne l'a mise sur aucun de ses albums^^

Il a abandonné son journal pour des raisons obscures, mais vu sa liberté de ton et son imparable pessimisme râleur, dont vous pouvez avoir en ce moment un pas petit aperçu en 1ère page de son site, il est possible que ça lui ai pas amené que des amis, pas bon pour l'image... On peut toujours lire ses entrées via les archives du net, c'est toujours ça.

Néanmoins il y a une bonne nouvelle : il en a marre du Kensas !! Rentre Tom, rentre en Europe, rentre chez toi, l'Amérique ne te fait pas tant de bien !

Bon allez : mc20rae

"Est-ce que le blog d'un artiste peut vous réconcilier avec lui ?

Oui, je crois. En tout cas, c'est le cas pour moi et Tom McRae.

Le gaillard a décidé de parler un peu de tout, de l'enregistrement de son 4ème album, et surtout de rien, au fil des jours dans une case de son site. Bref, il blogue...

Et personnellement, c'est quand il se met à parler de rien, de son père pasteur traditionnaliste, de corbeilles de fruits et surtout de politique que je le retrouve comme la première fois que je l'ai rencontré. Et j'en suis très heureuse.

Je dis "la première fois que je l'ai rencontré", ne vous méprenez pas, je ne suis pas du genre à rencontrer des chanteurs comme ça, c'est une image. Parce que sa musique est une vieille amie qui m'a amenée en plus à des gens, enfin surtout une gens^^, merveilleux, alors voilà, il fait partie de la famille. Je suis fidèle, résolument, définitivement, quand quelqu'un devient mon ami, c'est pour la vie, et c'est stupide parce que je continue à penser en ces termes de personnes avec albumlist qui je n'ai aucun contact depuis des années. Enfin bref, c'est pareil pour tout. Il y a des artistes comme ça, j'ai dit un jour "oui" et c'est pour le meilleur et le pire. Et dieu sait que Tom a su me décevoir. Mais bon voilà, il fait partie de la famille. Alors au fond, ça ne change rien. Je suis incapable d'en vouloir vraiment aux gens, c'est un gros défaut.

J'ai rencontré Tom en 2nde, en arts plastiques, dans une vieille salle promise à la démollition, sale, bordélique, avec un prof un peu cinglé (Et moi, pendant c'temps là,...). Mlle C. et moi y avons fait nos classes de délires visuels dans la joie souvent pluvieuse de samedis matins vosgiens dépeuplés. Un poste, CD à amener, environnement musical libre, une pochette très sombre posée au coin d'une table, et derrière les bruits de chaises, de farfouillages, de pinceaux, les clac-clac et les fous-rires, cette voix un peu tordue, un peu pas claire, un peu trop profonde pour le cadre. Un griffonage fugace. Quelques mois. Cadeau de noël demandé à l'oncle d'une ville où on vend des vrais cd, parce que ça, c'est pas à Cora. "C'est sombre" qu'il a dit quand il me l'a donné. Mais en fait, ça ne l'était pas, ça ne l'est pas. De la rage, du bouillonnement, dans des textes entre serpe et berceuses, et une voix chaude, enveloppante, le casque sur les oreilles, ce n'est que pour moi, je m'endors dans le reflet des lampadaires dans une eau qui traverse une ville. Peu importe laquelle. Il y a une ville à l'intérieur.tom3

Prépa. Des paroles sur un trieur. "Tiens, c'est le même genre de textes qu'un gars que j'aime bien, tu connais Tom McRae ?". C'était du Cat Power et quelques heures plus tard, j'avais une place de concert et une amie. C'est beau, des fois, la vie. Devant l'entrée de la Laiterie, on l'a vu sortir sa poubelle, on a rigolé. Puis on a senti les vibrations des amplis avec toute la force nouvelle que ça vous donne. Et puis il y a eu cette chanson-là. Ce soir-là. Il y a eu des lampadaires, des rues et des immeubles qui sont sortis de terre à l'intérieur même de ma cage thoracique, qui n'ont jamais vraiment disparus. Une ville, la nuit, toute entière dans cette chanson. Celle-ci n'est pas une question de rage, de folie, de cynisme ou de refus du monde. C'est juste un temps jamais perdu à l'écouter, quand le monde explose de l'autre côté de la plage.

Forcément après ce genre d'émotions, c'est dur de 'dépasser'. Un deuxième album bien, vraiment. Puis un autre encore, et sur ce dernier, la déception, pas gravissime, c'est toujours bien, mais il pleure sur un amour parti trop trop de temps. Je sais c'est dur, mais je préfère les métaphores et surtout les morceaux plus rageurs, tu as déjà écrit ta plus belle chanson d'amour, babe, c'est bon. Concert à Clermont, on va dire que c'est parce qu'il avait la gastro... non, je suis méchante, j'étais heureuse d'entendre sa voix à nouveau mais il y avait peut-être trop de personnes sur scène, peut-être trop l'envie de rockifier un album qui pour le coup, encore moins que les autres, ne s'y prêtait pas tellement... je ne sais pas. Mais elle 08_1était venue, de si loin que l'on soit à présent, et on a chanté sur le retour, toute les deux, comme autrefois dans le métro un jour, comme dans l'herbe de la place de la République un autre jour encore, ça reste beau, les émotions sont toujours à fleur, parce que c'est lui et nous, et qu'on se connaît depuis un bail, alors...

Et le diary, donc, qu'est-ce que j'y ai retrouvé de si exceptionnel ?

Pas la douceur justement, la rage. Le bouillonnement que l'on sentait si bien en dessous des deux premiers albums et tellements assourdi dans le troisième. Et ça fait du bien de retrouver notre homme en colère.

Par exemple Tom ne vote pas, c'est un choix, qu'il défend avec ardeur. Et que je sois d'accord ou non avec ce choix, je suis incroyablement heureuse de lire à nouveau ses mots tranchants, ses reprises de sujet interminables, je retrouve sa voix, enfin. J'admire son énervement, son argumentation, et sa détermination à parler politique même s'il ne changera rien ni ne le revendique.

La seule chose qu'il revendique, c'est son droit de râler. Tom est bougon, c'est un vrai râleur. C'est ce qui tient du génie dans sa musique aussi. Parce que mine de rien, c'est un râleur profond, incertain, qui a une mauvaise conscience surdéveloppée et un vrai bon fond.

Enfin bref... allez-y voir."

Commentaires

Moi, ça me donne juste envie de faire de la musique pour, un jour, avoir une chance de faire partie de ta famille...

Oh ! Tom à la laiterie !! j'y étais ! en février 2003, si mes souvenirs sont exacts ? je venais de quitter ma propre prépa... C'est bizarre, les coincidence :D Et streetlight, quelle chanson... tudututu tudututu... tudututu wohohoooo... (j'le fais bien hein ?) j'adore. Une très jolie note, mam'zelle !

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