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elsia
21 mai 2007

Ouvre les yeux, il y a tant à voir.

Petite récupération sur une double expo dont je voulais vraiment vraiment parler même si elle est terminée maintenant et annoncement pour les expos en cours de deux gens dont j'apprécie énormément le travail.

On démarre sur les expos en cours :

1/ Akiza !!

Du 13 mai au 6 juin, retrouvez la sombre poupée délicieusement encâblée de Robinson en sextoys dans la boutique de "jeux pour filles" Dollhouse du Marais (24 r du Roi de Sicile, 4ème arr., M°Saint-Paul), le vernissage a eu lieu ce jeudi.akiza_flyer_dollhouse

J'aime toujours Akiza et regrette vivement de ne pas avoir vu l'expo apparement superbe de janvier, je suis curieuse des sextoys qu'elle peut donner... J'ai un point de vente à côté maintenant, Kaobang, mais je doute de les trouver là-bas ensuite, quoique ce serait rigolo vu là où les Akizas sont placés dans la boutique, enfin bref.

Amusez-vous si vous êtes à Paris, j'ai hâte d'avoir des récits d'expériences !

2/Cali Rezo !!!PatSiteCarton2

Ma magnifique, ma merveilleuse, qui a apparement fait rue comble pour le vernissage, sera en expo du 3 mai au 3 juin au Living Room, 50 r Richter dans le 9ème arr.

Patricia Lucas, son agent, a vraiment bien fait son boulot, je dirais, alors tant qu'à faire allez voir son site, on découvre des tas d'autres illustrateurs très sympathiques aussi, book photos à l'appui, ça fait plaisir.

Là aussi, courrez parisiens d'un jour ou de toujours, heureux que vous êtes.

Et maintenant, causons un peu d'une double expo passée mais très inspirante quoi qu'il en soit.

C'était à Londres à la Rich Mix Cultural Foundation jusqu'au 29 avril dernier. Et surtout c'était des photos superbes du photographe qui monte qui monte Gavin Fernandes.medium_0591w

VICTORIAJe dirais qu'il ne fait pas seulement des photos magnifiques, léchées et classieuse, comme beaucoup de gens issus de la mode font (il sort du London College of Arts - MA of Fashion), il réfléchit ses photos, lui. Il n'y a pas que l' "artistique", il y a une profondeur incroyable, à mi-chemin entre l'esthétique et la sociologie.img_lille_001

Que ce soit historiquement, politiquement, artistiquement, géographiquement ou fashioniquement, ses photos sont des chefs d'oeuvre, à la fois de purs moments de mode (il ne sacrifie pas l'esthétisme du vêtement à la mise en JEWISH_TAILORsituation), de purs moments d'art (éclairage, cadrage, grain, il ne reste qu'un mot : waaaaaaa) et toujours un grand moment de réfléxion, de pureté du propos qui vous entraîne dans un méandre de compréhensions et EMPIRE1d'appréhensions et de questions. Son portfolio n'est pas de ceux qui se feuilletent en regardant juste le mannequin ou la couleur du papier peint du shooting. Il parvient à conserver intacte la puissance de son travail, tout en sublimant les tenues et les modèles, un tour de force d'une rareté saisissante même chez les plus reconnus des photographes de mode actuels. Il évite les éceuils de ces derniers, comme des débutants, qui, les uns ou les autres, soit mettent en avant leur EMPIRE2travail quitte à SKINSoublier d'habiller les mannequins en cours de route, ce qui est gênant quand on publie dans un magasine de mode, soit se trouvent asservis à la renommée des modèles engagés ou, pire, démunis, voire oublieux, pour rééllement incarner la ligne des tenues à 'plus-que-montrer'.

La double expo du Rich Mix que je voulais évoquer en particulier, se composait d'une partie sur l'Inde des Rajhas sous domination anglaise au 19ème, "Empire Line", où les tenues se brident de castes et d'impregnations colonialistes à l'indienne, et d'une autre intitulée "Monarchs of the East End" jouant sur le vêtement comme marqueur social détourné aux confluents des empreintes culturelles que l'on ressent dans l'East End de Londres.

COUNCIL_ESTATE_KING_QUEENEnfin bref, je pense que ça ne sera pas une révélation mais je pense que ce sémillant photographe est en pleine lancée et sans le qualifier de "visionnaire" comme le Dave Stewart d'Eurythmics, je dirais bien qu'il sait indéniablement capter quelque chose, et plus que quelque chose peut-être, dans ses lentilles.

Ce qui rend son travail si incroyablement précieux à l'heure actuelle, c'est qu'il est surtout capable de provoquer quelque chose : on regarde ses photos, même ce qui pourrait être une insignifiante gravure de mode, et on y réfléchira pendant EMPIRE3des jours. Le dépassement. Il y a le marketing, et il y a l'Art. Et parfois, la mode sait être ce lieu étrange où l'objet ayant un prix, la pièce d'étoffe, dans un univers où tout a un prix, jusqu'à l'être humain que l'on farde, perd pourtant toute valeur marchande au moment-même où il achève l'étape ultime de sa "marchandisation", dans l' "advertisement". Dans l'éphémère d'un moment tellement travaillé au plus loin de la réalité, soudain ce même moment peut rendre incroyablement réel ce qui est d'une gratuité sans nom, HOXTON_PRINCESet d'une imprévisibilité totale échappant à tout protocole et à toute étude de cas, l'irréalité même et la plus belle qui soit : l'Art.

Beaucoup de "photos de mode" qui ne sont que "photos de pub" et parfois, autre chose : Gavin Fernandes.

(une interview vidéo de Gavin Fernandes a été réalisée à l'occasion de cette expo par fuk.co.uk -from the concrete to the catwalk - que l'on peut visionner ici)

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Commentaires
E
Merci pour ce post qui m'assure une journée partie du bon pied, je vais maintenant découvrir tous ces liens...<br /> bonne journée à toi!
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