CPE Vol.0 : 23/03/06 - Grève...

Suite aux deux dernières notes de Sande au sujet de la situation à Strasbourg où on a retrouvé un étudiant mort et où la fac vient d'être fermée, je vais parler un peu de comment c'est à Clermont, à mon sens.

Je ne dirai pas ce que je pense du CPE, parce que finalement la question n'est pas là, juste que tout ça est en train de rendre ma mère anarchiste, ce qui est très bizarre finalement.

Clermont, ou le royaume du cours "bis"

stand de permanence dans le hall avec cours à photocopier que les profs faxent aux référents,

cours en ligne,

échanges de mail pour les exposés,

planning hypothétiques "si déplacement des examens"/"si reprise le 27/03(improbable??)" (texto, mon prof de comparée vient de m'envoyer ça, on sent le désespoir de la ponctuation affective...)

ça va faire la troisième semaine,

les partiels déjà passés par certains sont menacés d'invalidation,

certains partent en stage maintenant et ne pourront jamais rien rattraper

Le problème du système débrouille qu'on est en train d'instaurer ici c'est que du coup les choses s'installent : les secrétariats fonctionnent normalement, donc l'administration est contente, les profs proposent de rendre les oraux par écrits puisque les grévistes les laissent aller à leurs boîtes, ils donnent cours et devoirs via permanences et internet, ...

Une forme d'Université dématérialisée s'installe.

Mais je suis désolée, moi je préfère un vrai cours !! Je n'ai pas payé plus de 300 euros d'inscription pour des cours par correspondance.

Je comprends de nombreux aspects des revendications anti-CPE, encore plus celles ayant trait aux manques de moyens, sauf que je ne suis pas sûre que tous ceux qui brandissent le panneau soient toujours les plus concernés.

Et ce serait pas plus efficace de bloquer les secrétaires et de laisser les cours ? moi, j'dis ça comme ça mais bloquer la fac, est-ce que c'est bloquer les étudiants ou bloquer le directeur et son administration, c'est qui sur qui faut vraiment faire pression ???

J'avoue avoir été choquée aussi de voir une affiche pour la diffusion d'un film par ailleurs très bien dont j'ai temporairement oublié le titre, sur la situation actuelle du travail, à la fac, et marqué en dessous : "suivi d'un débat avec un chômeur volontaire". Pardon ? Un quoi ?!! Y'a un truc qui décroche là ! Une perte de contact avec le réel totale, si je devais m'insurger contre le CPE, c'est parce que je veux trouver un travail, et pas me faire virer juste comme ça, même si deux-trois ans, c'est déjà pas si mal, vu les temps qui courrent.

Sincèrement, le concept de "chômeur volontaire", c'est au-delà de ma compréhension. J'aurais dû y aller, tiens, mais non, je travaille mon exposé de latin et ma comparée, parce que non, je ne perdrai plus d'année, Bac +4 dans le généraliste, c'est trop, sortir de la fac, du professionnalisant. Sortir de la fac.

PS : ah et sinon, juste comme ça, z'avez vu comme la loi sur la licence globale a pu passer comme une lettre à la poste avec tout ça...

Commentaires

A Strasbourg, la fac est fermée aujourd'hui...pour une fois que je me lève pour y aller, j'arrive devant et rein, tout est fermé personne... Je rentre chez moi et on m'appelle pour me dire que le prof veut quand même faire cours. Problème : on ne sait pas ou il est allé avec un petit groupe d'étudiants. Génial, non ?

Rédigé par: Lyra | 23/03/2006

wonderful!!
nous cet aprem, ce sera la-prof-de-latin-fait-de-la-résistance II, ou la quête de la salle disponible...

Rédigé par: elsia | 23/03/2006

Sortir de la fac, Elise ? Ca ne fait guère que deux ans que tu y es. J'aimerais y rester, moi, et je ne peux pas : comme ça sélectionne à l'entrée en Master, on va gentiment me laisser faire un maîtrise et après on va me virer "nous sommes désolés, mademoiselle, vous n'avez pas le niveau". Tout ça pour chômer au bout... Alors, l'année prochaine, je fais certes ma maîtrise, mais autre chose avec. Je ne sais pas quoi : m'inscrire en CAP couture, préparer le concours d'infirmière, faire une formation de plombier. Mais faire quelque chose où j'aurais du travail au bout. Moi aussi, je sors de la fac, mais ce n'est pas de gaieté de coeur : j'aurais aimé y rester. Être étudiante, devenir prof et écrivain. Je n'ai pas le niveau. Traduction : vous êtes nulle.

Rédigé par: Claire | 23/03/2006